Les élèves du collège de Bar-sur-Aube ont repris, la semaine dernière, la série de leurs excursions. Favorisés par une belle matinée printanière, dit notre confrère le Mémorial, ils ont été au nombre d’une trentaine environ, et sous la conduite de M. Fuselier, principal, et de M. Sebony, professeur de sciences physiques et naturelles, visiter les poteries de MM. Miellle frères, à Radonvilliers. La nouvelle société de trompettes du collège était de la fête.
L’on a traversé Dienville en musique, l’on est arrivé en musique à Radonvilliers, soulevant partout une légitime curiosité. MM. Mielle se sont mis aussitôt à la disposition des jeunes collégiens pour leur faire voir en détail la poterie. Ils ont prodigué au cours de la visite leurs intéressantes explications avec l’amabilité la plus cordiale. L’on s’est arrêté longuement pour assister au travail des ouvriers et l’on a surtout remarqué avec quelle rapidité ilqs obtiennent des pièces d’un fini irréprochable, avec quelle sûreté de main ils opèrent leur modelage, avec quelle habileté ils tirent parti de la plasticité de la terre.
On a beaucoup admiré une ingénieuse innovation qui sert à faire bouillir le lait sans qu’il se renverse ; cette pièce encore peu répandue dans l’industrie mérite d’être connue ; c’est un précieux auxiliaire pour les ménagères inattentives.
L’on a payé aussi un juste tribut d’intérêt au travail de la peinture où les femmes qui sont employées montrent une dextérité qui n’a pu s’acquérir que par une longue et pénible pratique. Après avoir longuement regardé les poteries d’enfant ; gracieuses miniatures, vrais chefs-d’œuvre de délicatesse et d’élégance, après avoir vu les fours, le minium qui sert d’émail, le travail de la terre qui n’est pas le moins pénible, les jeunes collégiens ont été reçus chez Mme Prignot, tante d’un excursionniste, qui leur a offert une légère collation avec la plus gentille amabilité, et chez M. Mielle Stéphane où un délicieux et copieux repas, arrosé de champagne, les attendait. Cette partie du programme, pour n’être pas la plus instructive, n’a pas été la moins goûtée.
Publié dans La Tribune de l’Aube, 8 mai 1901